Pas-à-pas à l’espace Pasolini
À l’occasion d’une interview par Joris Naessens (Les portraits du Hainaut, Radio Club), découvrez le travail en cours de Benoît Duvette s’articulant autour du mot « Fugue » : nouveau projet de recherche issu de sa résidence-accompagnement à l’espace Pasolini (dispositif Pas-à-pas / DRAC Hauts-de-France).
Portrait
3… 2… 1… Bienvenue dans les Portraits du Hainaut, nous sommes ici à l’espace Pasolini de Valenciennes, Benoît Duvette, bonjour.
Je m’appelle Benoît Duvette, je suis un jeune artiste de la métropole lilloise et ces dernières années, j’ai co-fondé un collectif s’appelant Collectif des Routes qui regroupe des projets de films, fictions et documentaires, des projets musicaux et aussi graphiques.
« Fugue »
Vous nous proposez une recherche sonore et visuelle intitulée « Fugue », pouvez-vous nous présenter ce projet ?
Je suis dans un cycle de travail que j’intitule « Fugue ». En janvier, j’ai essayé de segmenter ma recherche. En effet, dans mon travail il y avait un découpage en plusieurs personnages à faire pour ce projet Fugue. La question de la fugue est à mon avis très intime et la façon dont j’ai voulu répondre à cette intimité a été de découper, dans un premier temps, ce mot en personnages.
Ma recherche a débuté avec un premier personnage qui représente vraiment le passage de l’enfance à l’adolescence avec l’utilisation d’éléments de décors et de costumes qui rappellent au départ l’enfance ; et aussi, par l’utilisation de la lumière et de l’environnement sonore, cela a permis, dans cette recherche, d’aboutir à un résultat qui révèle cette forme de fugue, un passage de l’enfance à l’adolescence.
Photographies : recherche sur le travail d’interprétation avec Eliott Pradot.
J’ai cherché à utiliser des éléments non retouchés (un cartable qui avait été abandonné que j’ai ramassé un jour et utilisé tel quel) et également d’autres éléments ramassés, naturels, issus de la réalité et qui, mis ensemble, assemblés et mis sur la scène, permettent de révéler la beauté qui existe en eux-mêmes que l’on aurait peut-être pas perçue en passant simplement à côté d’eux, sans qu’ils ne soient pointés du doigt ou mis dans une certaine disposition.
Corps en mutation
Il y a, dans les images que l’on peut voir, des traces, des morceaux sur la peau, des stigmates de cette fugue…
Le travail sur la peau, sur les cicatrices, comme c’était déjà le cas dans Le Corps des Anges est fortement présent (voir les cicatrices du Corps des Anges). Le fait de réutiliser ces éléments et de les réinterroger, c’est très important pour moi. Dans Fugue, il est question du corps en mutation, du corps qui change de peau, qui se débarrasse des stigmates de l’enfance. J’ai effectivement travaillé sur l’idée d’un personnage qui se dépèce, action qui représente le fait de quitter son corps d’enfant pour passer à quelque chose de plus mature, de différent.
Vous nous plongez dans votre univers, je rappelle que vous êtes aussi réalisateur, on vous doit le court-métrage Le Corps des Anges et vous êtes donc ici en résidence, accompagné par l’espace Pasolini.
Je suis en résidence dans le cadre du dispositif Pas-à-pas mis en place par la DRAC Hauts-de-France qui permet l’accompagnement d’artistes émergents par des structures culturelles aguerries. L’espace Pasolini m’accueille depuis novembre et cet accompagnement nourrit évidemment ma création et mon imaginaire.
Autres projets en cours
Quels sont vos projets pour plus tard ?
J’ai plusieurs projets cette année pour lequel je suis à la recherche de différents soutiens. Je monte un projet transdisciplinaire : musical et vidéo (à partir de textes que j’ai écrit). J’ai également un nouveau scénario de court-métrage et je suis à la recherche d’aide à la production… J’espère que ces projets verront le jour en 2017 et 2018 !
Fiche Technique
« Fugue » (recherche en cours) | Un projet de Benoît Duvette | Accompagnement : Espace Pasolini | Dispositif Pas-à-pas DRAC Hauts-de-France | Regard extérieur : Camille Graule | Lien : benoitduvette.collectifdesroutes.fr | Suite du projet : recherche de production en cours
