Dans une grande maison inhabitée, l’équipe du Collectif des Routes s’est réunie, durant quelques jours au mois de septembre 2023, pour tourner Éden et Charlie, un projet coproduit par Pictanovo et la Région Hauts-de-France.
Une petite dose d’envers du décor pour vous faire découvrir l’univers de ce nouveau projet cinématographique réalisé par Benoît Duvette.
— Benoît Duvette, réalisateur :
« Le projet que je souhaite réaliser porte le nom des deux protagonistes : Éden et Charlie. Ces deux garçons se rencontrent dans une grande maison, explorent les lieux ensemble et, au fil de leurs échanges, se révèlent à eux-mêmes en découvrant leurs sentiments l’un pour l’autre.
Je souhaite développer ce propos dans une atmosphère et une approche douce et poétique. Cela passera par le choix d’un lieu mystérieux : une maison et les secrets qu’elle renferme ; la photographie, au centre de l’intrigue, et la question de l’identité qui est liée à ce medium ; les blessures de l’âme et du corps à travers, notamment, l’apparition d’un cheval blessé symbolisant le rapport entre la fragilité des corps et la cruauté du monde extérieur. »
Une maison
Huis clos inspirant
— Benoît Duvette, réalisateur :
« C’est une première pour nous de tourner un huis clos. Le décor représente pour moi un point de départ dans l’écriture de mes projets. Quand j’ai découvert cet endroit unique avec une partie de l’équipe, nous nous sommes tout de suite dits qu’il y avait quelque chose en résonance avec mon univers. »
Refuge intime
— Néven Carron, acteur – rôle de Charlie :
« Charlie, c’est un adolescent qui se réfugie dans une maison abandonnée pour fuir son quotidien. C’est un personnage très riche à interpréter. Il peut y avoir des scènes dans lesquelles Charlie va être très joyeux, jovial, taquin, et d’autres scènes dans lesquelles il va être plus sombre : lorsqu’il se sent abandonné, lorsqu’il est seul et qu’il en souffre. Le lieu vide rappelle l’état du personnage. »
Installation et lumières
— Benoît Duvette, réalisateur :
« L’image doit immédiatement ancrer la narration dans la temporalité de l’été, traduire le fait qu’il fait chaud. La lumière participera évidemment à la construction de la chaleur de l’image et la représentation de l’été. »
La lumière et l’image sont construites par Cyprien Mur, chef opérateur, en collaboration avec Léo Wack, chef électricien. S’ajoutent à ce noyau plusieurs techniciens pour mettre en place la technique. Parmi eux, Nathan Pilon, électricien.
— Nathan Pilon, technicien lumière :
« Le travail a été de beaucoup éclairer par les fenêtres avec de grosses sources pour reproduire une direction de lumière du jour. »
Raconter une histoire
— Benoît Duvette, réalisateur :
« C’était important pour moi de tourner dans les décors tels quels. Prendre un élément qui existe et le rendre beau, poétique, raconter une histoire. […] J’ai cherché une histoire ancienne et contemporaine. Dans cette maison, il y a un mélange entre le passé et le présent. Il y a dans ce projet, la volonté d’ouvrir vers quelque chose de plus universel.
Le défi de ce nouveau projet, — qui est un peu plus important que mes précédents —, c’est de s’ouvrir à un format plus long et de pousser l’esthétique, l’univers, et d’affirmer un style. »
La photographie
Identité complexe
— Augustin de Winter, acteur – rôle d’Éden :
« Dans le personnage d’Éden, j’essaie de mettre tout ce qui est complexe chez moi. Mon rapport à ma personnalité, mon rapport à la question de l’acting, à ce que c’est que de jouer un personnage. C’est un personnage qui se met beaucoup en scène, il se prend en photo, il se cherche. »
Capturer la beauté
— Benoît Duvette, réalisateur :
« Charlie, de son côté, lorsqu’il subtilise l’appareil photo d’Éden pour le photographier durant son sommeil, voit la photographie comme un moyen de révéler la beauté d’Éden et de le garder à ses côtés. Le film explore ainsi la photographie comme un moyen de recherche d’identité et de capture de la beauté. »
Mise en abyme
— Benoît Duvette, réalisateur :
« En ce qui concerne les accessoires, au travers d’un album photos ancien que les personnages découvrent dans le grenier de la maison, je souhaite faire une référence à un certain type de photographies iconiques pour la communauté LGBTQ+.
Pour ce faire, j’ai travaillé avec l’intelligence artificielle générative d’images afin de construire l’ensemble des matériaux nécessaires à cet accessoire. […] Il s’agit d’un très gros travail de génération d’images, mais qui aujourd’hui me passionne. »
Les blessures
Liberté et cicatrices
— Augustin de Winter – acteur, rôle d’Eden :
« Éden est un personnage paradoxal. Il est assez libre et en même temps complètement enfermé, blessé, et avec un rapport animal aux choses. »
— Benoît Duvette, réalisateur :
« L’entrée d’un cheval dans la maison, symbolisant la fougue d’Éden, suscite des questions sur la temporalité du récit et joue avec l’onirisme. Le cheval est le totem d’Éden, permettant l’expression totale de ses émotions envers Charlie. La blessure du cheval et d’Éden sont liées. »
Blessures de l’âme et du corps
— Benoît Duvette, réalisateur :
« Éden porte une cicatrice cachée sur la jambe. Charlie la découvre lorsqu’il photographie Éden secrètement. La cicatrice sur la jambe d’Éden, révèle qu’il est probablement chassé comme une proie. »
Une préparation méticuleuse
— Déneb Fléchon – maquilleuse & Fx :
« Sur ce projet, le travail est un peu spécifique, car il y a beaucoup de préparations pour nos deux personnages principaux. Notamment au niveau des bleus du personnage de Charlie et des tatouages et de la fausse cicatrice du personnage d’Éden.
Les faux tatouages fonctionnent avec des feuilles transfert. On fait des dessins que l’on transfère directement sur la peau. On les entretient tous les jours et quand on voit que certains fatiguent, il faut les refaire très rapidement.
Il y a eu beaucoup de préparation. On s’est notamment posé beaucoup de questions sur la blessure et la cicatrice du cheval. On a choisi de faire une cicatrice en prothèse. »
Article rédigé à partir de la note d’intention de Benoît Duvette ainsi que d’extraits de l’interview réalisée par Joris Naessens, reporter à Radio Club, lors du tournage.
Un immense merci à toute l’équipe technique et artistique et les partenaires qui ont rendu tout cela possible !
Rendez-vous en 2024 pour la sortie du projet.
« Éden et Charlie » | Production Collectif des Routes et Pictanovo avec le soutien de la Région Hauts-de-France | Avec le soutien de la Mairie de Bry | Tournage – septembre 2023.
Avec Néven Carron et Augustin de Winter
Réalisation Benoît Duvette | Direction de Production Camille Graule | Chef Opérateur Cyprien Mur | Premier assistant caméra Louis Sciara | Second assistant caméra Yanis Frichou | Chef Électricien Léo Wack | Électriciens Nathan Pilon, Arthur Delebecque Nino Vincent et, en renfort, Margaux Debacq | Ingénieur du son Olivier Lautem | Cheffe HMC Déneb Fléchon | Chef Décoration Henri Duhamel | avec le cheval Hermès accompagné d’Équip’Actions Conseillère équestre Flore Guillermo Palefrenier Sébastien Colaert | Catering Association du patrimoine Bryessois.