Πόλις (Pólis), Captation de la pièce d’Emmanuel Eggermont (Cie L’Anthracite)
Partir de l’idée de la « cité », en tant que notion tout à la fois urbaine, sociale, mythique… Interroger son processus de formation et d’organisation ; que cette « cité » soit antique, moderne, ouvrière, virtuelle…
Creuser ces questions à la manière d’un archéologue, en partant de cet endroit délicat où il peut être amené à se servir du fictionnel pour étudier une réalité révolue, fossilisée. Cet endroit où fiction et réalité s’entrecroisent le temps d’une projection scientifique.
Travailler dès lors sur l’idée de strates, de recouvrement. Effectuer un carottage stratigraphique interne et externe. Eprouver notre capacité à voir au-delà de la couche superficielle. S’appuyer pour cela sur l’expérience de l’« outre-noir » de Pierre Soulages. Ses toiles dont le noir petit à petit recouvert l’intégralité de leur surface pour mieux laisser apparaître des couches structurées de matières sombres révélant la lumière et une infinité de teintes insoupçonnables.
Πόλις (Polis) aussi, pour questionner notre aptitude à construire ensemble. De l’expérience sociale des utopies fouriéristes au chaos entropique des mégalopoles modernes. De l’étude des villes accueillant le processus de création, à l’étude des cités perdues, ou enfouies comme Pompéi préservée sous des couches de sédiments volcaniques.
Πόλις (Polis) enfin, pour percevoir tous les acteurs de cette « cité chorégraphique » en construction comme autant de microcosmes à examiner.
Conception, chorégraphie et scénographie: Emmanuel Eggermont
Captation Collectif des Routes, Image – montage : Camille Graule, Benoît Duvette – avril 2017